Le Fonds pour Etudiants sans papiers a été créé il y a plusieurs années déjà afin d’aider les personnes sans-papiers à mener des études, soit de promotion sociale, soit dans l’enseignement supérieur. Il supporte aussi des frais scolaires et/ou de transport pour les enfants de familles sans-papiers dans l’enseignement fondamental ou secondaire.
Le CRIPEL et des associations ont pris cette initiative à l’époque avec le CRACPE. Ces associations qui soutiennent le Fonds et l’approvisionnent sont le CAL, la CSC, la FGTB, les FPS-réseau Solidaris, le MOC, les Territoires de la Mémoire. Parfois des dons s’ajoutent, comme en 2018, un don de l’asbl La Tolérance.
Pour les personnes sans-papiers adultes, l’accès à l’enseignement de promotion sociale est difficile, il faut être toujours dans une procédure, par exemple une demande de régularisation ou un recours. Néanmoins, c’est aussi suite à de longues années de contacts avec les écoles que les inscriptions sont plus faciles qu’avant pour des personnes qui n’ont pas ni titre de séjour ni document d’identité. Pour les personnes sans-papiers, les formations de promotion sociale sont un atout important pour leur avenir, et leurs demande de régularisation, qu’il s’agisse d’un apprentissage de la langue, de l’acquisition de compétences professionnelles, ou de valorisation des études faites dans le pays d’origine. Rappelons qu’ils n’ont pas accès aux formations du FOREM.
Pour les plus jeunes qui ont un diplôme du secondaire, l’accès à l’enseignement supérieur est également très important.
L’obstacle principal est le payement des droits d’inscription, puisqu’il s’agit de personnes sans ressources, et le financement des abonnements de transport public.
Pour les enfants, toute une série de frais ne sont pas pris en charge dans l’enseignement dit « gratuit », livres scolaires, classes vertes, et bien sûr toujours les frais de transport.
Quand cela est possible nous demandons aux services sociaux des écoles, fondamentales, secondaires, de l’enseignement supérieur universitaire et non universitaire, d’intervenir, ce qui se fait souvent en partie. Par exemple certaines écoles offrent les livres et les repas, l’université propose un minerval réduit…
Par ailleurs, il faut souligner qu’il existe un autre Fonds de soutien à la Voix des Sans Papiers de Liège qui prend en charge les frais scolaires des enfants des occupants de la Voix des sans Papiers à Burenville, pas ceux des adultes.
Au cours de l’année scolaire 2018-2019, nous avons payé les droits d’inscription pour 4 étudiants à l’université de Liège : deux en master chimie, une en ingénieurs, un en sciences bio-médicales. De deux étudiants dans l’enseignement supérieur : construction, ingénieur électro-mécanicien, et aidé un étudiant en bio-chimie pour son transport.
Nous avons payé les inscriptions en promotion sociale pour 16 personnes, dont plusieurs sont inscrits dans plusieurs formations. Exemples de formations : CEB, remise à niveau de base en français et mathématique, cours de français, néerlandais, anglais, monteur cableur, maçonnerie, ouvrier carreleur, soudure industrielle, DAO, boucherie, boulangerie, académie des beaux-arts, technique de massage… aussi des cours par correspondance.
En ce qui concerne les transports, pour les plus jeunes nous avons payé dix abonnements annuels, pour les plus de 24 ans, des abonnements mensuels pendant 10 mois (pas pendant les vacances scolaires) soit 13 abonnements par mois, aussi des cartes-train pour une personne.
A tout cela s’ajoutent des dépenses pour divers frais scolaires (prêt des livres, photocopies, syllabus, classes vertes), aussi pour des vêtements et outils de travail pour certaines formations, un ordinateur (acheté chez OXFAM) pour une personne et des lunettes pour une autre.
Nous constatons que la part payée sur les fonds propres du CRACPE augmente chaque année, nous dépensons beaucoup plus que l’argent reçu, les associations contribuant chacune pour 1000 euros, à l’exception de la CSC et du MOC qui versent 1000 euros à deux, soit 500 chacun.